Epidémiologie des cancers en Ile-de-France

En France comme dans tous les pays développés, alors que beaucoup de pathologies régressent, les cancers prennent une importance croissante en termes de mortalité et surtout de morbidité. Le vieillissement de la population est en partie en cause dans cette évolution mais certains cancers connaissent une réelle progression. Les comportements individuels (tabagisme, consommation d’alcool, alimentation) mais aussi l’exposition à des substances cancérigènes, notamment dans un cadre professionnel, sont fortement suspectés dans cette augmentation sans que la part de chaque facteur de risque ne soit toujours clairement identifiée. La lutte contre cette maladie se met en place au niveau national, avec un plan ambitieux de lutte Près de 50 000 cancers à l’origine de 21 000 décès chaque année La région Île-de-France ne dispose pas, à ce jour, d’un registre des cancers enregistrant chaque nouveau cas de cancer. L’incidence des cancers dans la région n’est donc pas connue avec précision mais on dispose d’estimations effectuées par le réseau national des registres des cancers (FRANCIM). Ces estimations font état de 50 000 nouveaux cancers déclarés en Île-de-France en 2003 (soit près de 5 pour 1000 habitants). Les données de l’Assurance maladie confirment ce chiffre, avec 46 000 Franciliens admis en ALD pour cancer en 2004 (cet indicateur sousestime légèrement l’incidence réelle). Le cancer est à l’origine d’une importante activité hospitalière puisque près de 170 000 séjours réalisés dans un service de médecine ou de chirurgie en 2004 en Île-de-France avaient cette pathologie en diagnostic principal ou associé. S’ajoutent 262 000 séances de radiothérapies et 272 000 séances de chimiothérapie réalisées en 2004 dans la région. Les cancers constituent par ailleurs la première cause de décès dans la région, devant les affections cardiovasculaires. Chaque année, ils provoquent le décès de Épidémiologie des cancers en Île-de-France Philippe PEPIN, ORS Île-de-France Observatoire régional de santé d'Île-de-France 12 000 Franciliens et de 9 000 Franciliennes. Un grand nombre de ces décès surviennent chez des personnes âgées de moins de 65 ans (4 500 hommes et 2 700 femmes) ce qui fait du cancer, et de loin, la première cause de mortalité prématurée en Île-deFrance. Chez l’homme, les cancers les plus fréquents sont les cancers de la prostate (7 274 nouveaux cas estimés en 2003), les cancers du poumon (3 903 cas), les cancers côlo-rectaux (2 922 cas) et les cancers des lèvres, de la bouche et du pharynx (2 155 cas). En termes de mortalité, les cancers du poumon arrivent très nettement en tête avec 3 052 décès annuels, suivis de la prostate (1 155 décès), du côlon-rectum (1 087 décès) et du foie (658 décès). Chez la femme, les cancers les plus fréquents sont les cancers du sein (8 341 nouveaux cas estimés en 2003, soit plus de 37% de l’ensemble des cancers féminins dans la région). les cancers côlo-rectaux (2 749 cas), les cancers du poumon (1 216 cas) et les mélanomes malins de la peau (923 cas). En termes de mortalité, les cancers du sein arrivent en première place avec 1 874 décès annuels, suivis du côlon-rectum (1 127 décès) et du poumon (885 décès). contre le cancer lancé en mars 2003 à l’initiative du président de la République. L'objectif du plan est de réduire la mortalité par cancer de 20% en France en cinq ans. Une des mesures vise à développer les analyses épidémiologiques régionales. Dans ce cadre, et pour répondre à une demande conjointe de la Direction régionale des affaires sanitaires et sociales et du Conseil régional d’Île-de-France, l’ORS a entrepris de réaliser une série d’études épidémiologiques sur le cancer. Un premier document propose une vue d’ensemble de la situation. Il fait le point sur les sources de données disponibles, sur l’évolution récente de la morbidité et de la mortalité par cancer ainsi que sur les taux de survie des personnes atteintes d’un cancer. Cette plaquette en présente les principaux résultats