Impact de la pollution de l’air ambiant sur la mortalité en France métropolitaine.
Afin de limiter la propagation du virus SARS‑CoV‑2 responsable de la pandémie de Covid‑19, les autorités nationales ont pris, avec le confinement du printemps 2020, des mesures drastiques et totalement inédites. Ce confinement a conduit à un ralentissement massif de l’activité et des déplacements de la population en France, entraînant des conséquences négatives pour la société et l’économie. Mais ces mesures ont aussi eu des conséquences positives, entraînant localement, par exemple, l’amélioration de la qualité de l’air ou la diminution du bruit en ville. Ces effets ont été particulièrement marqués en Île-de-France, comme cela a été souligné dans un Focus Santé publié en septembre 2020. Cette étude menée par Santé publique France dans le cadre du programme de surveillance Air et santé (Psas), avec notamment la contribution de l’ORS Île-de-France, vise à déterminer si ces diminutions des niveaux de pollution de l'air ambiant ont eu un impact sur la mortalité.
Ainsi, il a été estimé que les bénéfices des baisses de la pollution de l’air ambiant observées durant le premier confinement au printemps 2020 étaient d’environ 2 300 décès évités en lien avec une diminution de l’exposition de la population française aux particules, et d’environ 1 200 décès évités en lien avec une diminution de l’exposition au dioxyde d’azote (NO2).
Ces résultats constituent une nouvelle illustration confirmant que, dans un contexte inédit qui n’est certainement pas souhaitable pour améliorer la qualité de l’air à long terme, les mesures d’actions publiques apparaissent comme un levier efficace pour réduire les niveaux de pollution. Certains enseignements peuvent être déjà capitalisés en termes de mesures d’actions publiques ou de changements comportementaux (télétravail, report modal, etc.) qui vraisemblablement sont appelés à se pérenniser au sein de la société française.
D’autre part, la pollution de l’air ambiant demeure un facteur de risque majeur pour la santé en France. De ce fait, une évaluation de son poids sur la mortalité à long terme a également été réalisée pour la période 2016‑2019 afin d’actualiser les estimations produites pour la période 2007‑2008 publiées en 2016. Ainsi, chaque année en France métropolitaine, près de 40 000 décès seraient attribuables à une exposition de la population aux particules fines (PM2,5), et 7 000 décès à une exposition de la population au NO2, représentant respectivement 7 % et 1 % de la mortalité totale annuelle.
Cette étude rappelle que le fardeau ou poids total de la pollution de l’air sur la santé demeure un facteur de risque conséquent et toujours d’actualité en France. Les efforts de réduction de la pollution de l’air ambiant doivent être poursuivis durablement sur toutes les sources de pollution avec une transition adaptée mais néanmoins ambitieuse.