L’accessibilité spatiale aux médecins généralistes

Cette publication interroge la mesure des niveaux d’accessibilité spatiale aux médecins généralistes.  Puis à partir d’un nouvel indicateur identique en 2015 et en 2021, décliné à des échelles géographiques fines, la dégradation des niveaux d’accessibilité spatiale aux médecins généralistes des différentes populations franciliennes a pu être objectivité et les disparités socio-spatiales d’accessibilité aux médecins en Île-de-France mises en évidence.

Parmi les éléments essentiels :

• Avec la méthode de zonage médecins classiquement utilisée, qui définit les territoires en déficit en matière d’offre médicale ou d’accessibilité aux médecins généralistes, la part de population francilienne considérée comme vivant dans un désert médical est passée de 4 % en 2005 à 96,3 % en 2022. Cette évolution traduit une dégradation des niveaux d’accessibilité spatiale aux médecins généralistes des populations franciliennes mais résulte également de changements de méthode dans la délimitation du zonage médecins ;
• Pour objectiver la dégradation des niveaux d’accessibilité spatiale aux médecins généralistes, une même méthode de calcul est appliquée pour les années 2015 et 2021 à partir de l’indicateur APL et avec différents ajustements (échelle géographique plus fine, intégration de l’effet de concurrence entre offreurs de soins, intégration de la dimension sociale des besoins de soins et des freins à la mobilité des populations socialement les moins aisées) ;
• Il est ainsi observé, entre 2015 et 2021, une situation qui se dégrade dans la plupart des territoires franciliens avec cependant des évolutions différentes :
  • Les populations les plus aisées au cœur de l’agglomération parisienne sont relativement préservées,
  • La dynamique se dégrade en revanche dans le reste de l’agglomération parisienne ainsi que dans les pôles urbains hors agglomération,
  • La situation reste très préoccupante pour les populations les moins aisées de l’espace rural parisien.
• Certains espaces résistent mieux et l’analyse plus fine des processus à l’œuvre sur ces territoires permettrait de développer ou réorienter les politiques publiques de lutte contre la désertification médicale.