L’épidémie de COVID-19

2020-2022, bilan de trois années en Île-de-France

12 janvier 2024

Après trois années de surveillance intensive de l’épidémie de COVID-19, l’heure est au bilan. Cette crise, qui a durement frappé l’Île-de-France, a donné lieu à des mesures inédites. Après une succession de vagues épidémiques plus ou moins meurtrières, quel bilan peut-on tirer en termes de conséquences ? Quels ont été les territoires les plus touchés en Île-de-France ? Quels ont été les déterminants pour l’hospitalisation, la réanimation et enfin quelles ont été les populations les plus vulnérables à la COVID‑19 ?

Mobilisant toutes les données disponibles pour décrire une chronologie de l’épidémie de COVID‑19 en France et en Île-de-France (hospitalisations, mortalité, vaccination, dépistage), cette étude emploie également des outils d’analyse spatio-temporelle et des modèles statistiques afin d’aller plus finement dans l’analyse des déterminants géographiques et individuels, qui sont facteurs de risque de formes graves du COVID-19.

Parmi les éléments essentiels :

  • La région Île-de-France, durement touchée par l’épidémie durant la première et la troisième vague ;
  • Un nombre de décès de 20 % plus élevé en 2020 par rapport aux années précédentes ;
  • Des inégalités géographiques, reflets de la diffusion de l’épidémie mais surtout de caractéristiques socio-économiques hétérogènes sur le territoire ;
  • En Seine-Saint-Denis, une perte conséquente d’espérance de vie (-1,5 an pour les femmes en 2020 et -2,5 ans pour les hommes) ;
  • Au sein de l’agglomération parisienne, l’analyse géographique met en évidence les zones à regroupements de taux d’hospitalisation élevés (sud-est du Val-d’Oise et est de la Seine-Saint-Denis) et respectivement faibles (nord-est des Yvelines).
  • Dans la survenue d’hospitalisation ou de passage en réanimation, les facteurs individuels jouent un rôle prépondérant, principalement l’âge et l’état de santé (comorbidité) : le fait d’être un homme, âgé, de n’avoir reçu aucune dose de vaccin contre la COVID-19, d’être en ALD, bénéficiaire de l’AAH, de la C2S ou de l’AME augmentent considérablement le risque d’être hospitalisé pour COVID-19 ;
  • Le cadre de vie influe également sur l’exposition au virus : le fait de vivre dans une commune dense proche du centre de l’agglomération parisienne, socialement défavorisée, avec une part élevée de ménages surpeuplés et de travailleurs clés entraîne un risque accru d’hospitalisation.