Où s’installent les médecins libéraux en Île-de-France

Quels enseignements pour le zonage médecins ?

19 septembre 2024

Consacrée aux choix d’implantation des médecins généralistes, cette étude propose une analyse des logiques d'implantation des médecins nouvellement installés en Île-de-France : quels sont les territoires les plus attractifs pour les médecins ? Quels enseignements en tirer pour l’action publique, notamment en termes de lutte contre les difficultés d'accessibilité spatiale aux soins ?

Parmi les éléments essentiels :

  • Davantage de médecins généralistes libéraux se sont installés en Île-de-France entre 2018 et 2021 qu’entre 2012 et 2015 (1 494 contre 927). Et 22 % des médecins nouvellement installés en Île-de-France exercent à Paris, 35 % en petite couronne et 43 % en grande couronne. Cette répartition est très proche de celle des médecins déjà en exercice.
  • Il ressort de différentes études, présentées dans le document, que le choix du lieu d’exercice dépend de différents facteurs :
    • la qualité du cadre professionnel, telles que la présence de confrères, d’établissements hospitaliers, la possibilité d’intégrer ou de créer un regroupement de professionnels de santé,
    • la connaissance du territoire, liée soit à la présence de la famille ou bien lieu de leur expérience de stage,
    • la qualité du cadre de vie, intégrant les facilités nécessaires à la vie de famille comme les transports, les écoles, les loisirs …
  • En partant d’une typologie des communes franciliennes selon leur dotation en équipement et en services, les données analysées confirment que le choix du lieu d’exercice des médecins dépend de l’attractivité des territoires.
  • Comme leurs aînés, les jeunes médecins libéraux continuent de s’installer dans les zones les plus attractives, soit dans les pôles urbains offrant une gamme riche et variée d’équipements et services sanitaires mais également scolaires, culturels, commerciaux, sportifs, etc. Entre 2018 et 2021, 60 % des médecins généralistes libéraux nouvellement installés en Ile-de-France ont choisi d’exercer dans les communes les mieux dotées (22 % à Paris). Dans les communes les moins bien dotées, principalement situées en secteur périurbain et rural hors agglomération parisienne, aucune nouvelle installation n’a été enregistrée. 
  • Cette polarisation est encore plus forte pour les médecins spécialistes et s’accroît même pour ceux exerçant en secteur II (avec dépassements d’honoraires). Entre 2018 et 2021, plus de trois quarts des nouveaux cardiologues, pédiatres, gynécologues ou psychiatres libéraux se sont installés dans les communes les mieux dotées de la région, avec un tiers des gynécologues et la moitié des psychiatres qui ont choisi Paris.
  • Les mesures incitatives pour attirer les jeunes médecins vers les territoires en déficit d’accessibilité territoriale doivent ainsi tenir compte de leur attrait pour les territoires les mieux dotés en équipements.  Ces mesures incitatives doivent donc aussi s’accompagner d’une articulation avec les enjeux sanitaires, d’aménagement et de mobilité et d’une réorganisation du système de soins en proposant un regroupement des professionnels médicaux par exemple. Une amélioration des transports entre ces pôles urbains et le reste du territoire permet aussi une mobilité des médecins et un renforcement de l’offre médicale ponctuelle et régulière sur les espaces les plus isolés (cabinets secondaires, bus santé, …). 

Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Santé | Offre de soins | Recours aux soins

Études apparentées