Pauvreté territoriale et santé périnatale en Île-de-France

20 novembre 2025

La région est marquée par une grande variabilité des niveaux socio-économiques mais également des indicateurs de santé périnatale très inégalitaires et moins bons comparativement au niveau national. L’objectif de ce travail était de mesurer à quel point l’indice de désavantage social (Fdep) d’une commune peut influencer les indicateurs de suivi de grossesse et les indicateurs de l’état de santé du nouveau-né en utilisant les données des premiers certificats de santé de l’année 2016.

À partir des premiers certificats de santé des 105 456 nouveau-nés en 2016, l’analyse a permis de quantifier le risque pour le nouveau-né de présenter certains problèmes de santé en fonction du niveau de défaveur du territoire de résidence de la mère, indépendamment de son statut socio-économique. Cette analyse permet d’identifier le territoire de vie comme un facteur de risque à part entière pour la santé périnatale.

Les résultats mettent en évidence un gradient socio-économique constant entre le niveau de défaveur territoriale et la santé périnatale : les femmes résidant dans les communes les plus défavorisées présentaient davantage de facteurs de risque, un suivi de grossesse plus insuffisant et des nouveau-nés en moins bonne santé à la naissance.

Parmi les éléments à retenir :

  • Des facteurs de risque maternel socialement déterminés, avec par exemple 13 % d’enfants nés de mères diabétiques dans les communes les plus défavorisées vs 7,3 % dans les communes les plus favorisées, un âge moyen des primipares de 28 ans et près de 1 % de mères mineures dans les communes les plus défavorisées vs 30 ans et 0,1 % de mères mineures dans les communes les plus favorisées ;
  • Un suivi de grossesse moins bon dans les communes les plus défavorisées, 9 % des grossesses déclarées au deuxième voire troisième trimestre dans les communes les plus défavorisées avec un surrisque de déclaration tardive de grossesse multiplié par deux. Pour un meilleur suivi de grossesse, la Haute Autorité de santé (HAS) recommande de déclarer une grossesse dès le premier trimestre ;
  • Une moins bonne santé pour les nouveau-nés des communes défavorisées qui présentent 7,4 % de naissances prématurées (dont 1,6 % de grands prématurés) vs 5,8 % (dont 0,9 %) dans les communes riches avec un surrisque de grande prématurité de 90 %. Le risque de macrosomie y est de 20 % supérieur.

Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Santé des populations | Mères et enfants | Personnes en vulnérabilité sociale