Pollution de l’air dans les enceintes souterraines de transport ferroviaire et santé

04 juin 2012

L’Observatoire régional de santé d’Île-de-France publie une étude sur la pollution de l’air dans les enceintes souterraines de transport ferroviaire. L’Île-de-France dispose d’une offre de transport collectif riche et d’un réseau parmi les plus denses au monde. Quotidiennement, un grand nombre de voyageurs emprunte ces lignes, avec des temps de parcours en souterrain parfois importants. Des mesures à l’intérieur des enceintes souterraines de transport ferroviaire ont mis en évidence des niveaux élevés de particules en suspension. Quelles sont les caractéristiques de cette pollution et quels sont les risques sanitaires éventuels pour la population exposée?? Cette étude montre que :

  • Les enceintes souterraines de transport ferroviaire sont caractérisées par des niveaux de particules particulièrement élevés mais variables selon les lignes de transport considérées et la localisation au sein des enceintes. Ainsi, il n’est pas aisé d’établir un profil type d’exposition, d’autant plus que les comportements des voyageurs sont très variables.
  • Les sources et la composition des particules présentes dans ces enceintes sont très différentes de celles des particules relevées dans l’air extérieur : les particules sont principalement issues de phénomènes de friction des matériaux (frottements roues-rails, freinage…) et sont riches en éléments métalliques (fer en particulier), avec une proportion élevée de particules grossières.
  • La nocivité des particules présentes dans l’air extérieur est aujourd’hui reconnue. Toutefois, les risques sanitaires potentiels liés aux particules des enceintes souterraines ne peuvent être extrapolés directement des risques en lien avec la pollution de l’air extérieur, du fait de leur différence de composition.
  • Les études menées à l’heure actuelle (essentiellement chez les travailleurs) n’ont pas mis en évidence de risque à court terme de l’exposition à l’air des enceintes souterraines bien que des effets biologiques spécifiques aient été relevés. Les travaux de recherche doivent se poursuivre afin notamment de mieux comprendre le potentiel toxique des particules relevées dans ces milieux et d’évaluer les éventuels risques à plus long terme d’une exposition chronique à ces polluants.
  • Compte-tenu de ces incertitudes, l’amélioration de la qualité de l’air des enceintes souterraines est fortement encouragée par les pouvoirs publics et constitue une préoccupation des exploitants. Ces derniers mènent de nombreuses actions qui permettent d’améliorer les connaissances et d’explorer des solutions techniques pour limiter la pollution particulaire. La modernisation du matériel et des infrastructures apparaît prometteuse et doit être poursuivie.

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