Quels « travailleurs-clés » lors de la première vague de Covid-19 ?

Situation en Île-de-France

09 décembre 2020

En Île-de-France, durant le premier confinement, plus de 700 000 travailleurs ont poursuivi leur activité sur leur lieu de travail habituel dont 500 000 plus particulièrement exposés, c’est-à-dire dans des métiers au contact de malades Covid-19 ou occasionnant de nombreux contacts sociaux.

Du fait du caractère indispensable de leurs activités, ces professionnels sont souvent qualifiés de « travailleurs-clés ». Dans un contexte épidémique et de confinement, leur mobilisation sur le terrain a pu conduire à une surexposition au virus Sars-CoV-2 par rapport à l’ensemble de la population.

Comment définir un « travailleur-clé » en contexte d’épidémie ? Combien sont-ils ? Où résident-ils ? Quels sont leurs déplacements ?

Parmi les éléments marquants :

  • Les métiers les plus exposés totalisent 500 000 travailleurs. On dénombre 207 000 professionnels exposés directement aux malades Covid-19 (secteur hospitalier) et 55 000 autres professionnels de santé potentiellement exposés par l’intermédiaire de patients. Les travailleurs potentiellement exposés par l’intermédiaire du public sont, d’une part ceux des commerces alimentaires (67 000) et ceux d’autres métiers comme les agents de propreté, les facteurs, les livreurs, les conducteurs de transport en commun et enfin les forces de l’ordre et pompier (171 000).
  • Ces travailleurs représentent 9 % des travailleurs actifs mais leur répartition au sein de la région illustre l’hétérogénéité sociale territoriale. Ils représentent ainsi 12 % des actifs en Seine-Saint-Denis mais 7 % des actifs Parisiens.
  • Plus de 190 000 de ces travailleurs cumulent « métier-clés » et déplacements. Il s’agit surtout d’infirmiers hospitaliers, d’agents de propreté, d’aides-soignants et enfin de policiers et gendarmes.
  • Les 200 000 travailleurs supplémentaires sont composés d’une part de 109 000 personnes du secteur de la santé, du social et assimilé dont  60 000 auxiliaires de vie et de 95 000 travailleurs du secteur de l’industrie, du transport et assimilé d’autre part, dont 37 000 techniciens essentiels et 32 000 routiers. Ils résident plus souvent en Seine-Saint-Denis et en Seine-et-Marne, à l’exception des dentistes, kinésithérapeutes, sages-femmes et vétérinaires plus fréquemment dans les départements favorisés (Paris, Hauts-de-Seine, Yvelines).

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