Questions de santé mentale en Île-de-France

16 ans d’évolution à partir des Baromètres de Santé publique France

20 décembre 2024

L’épidémie de Covid-19 a mis en exergue la forte détérioration de la santé mentale, en particulier chez les jeunes.

À partir des données des quatre vagues du Baromètre de Santé publique France (2005, 2010, 2017 et 2021), l’ORS Île-de-France propose une analyse de 16 ans d’évolution des épisodes dépressifs caractérisés, des pensées suicidaires et des tentatives de suicide en Île-de-France, guidée par l’étude des inégalités sociales de santé.

Parmi les éléments essentiels :

  • Après une période de stabilité 2005-2017, la prévalence des épisodes dépressifs caractérisés (EDC) déclarés a été multipliée par 1,7, atteignant 15 % des Franciliens de 18-75 ans. Les jeunes de 18-24 ans sont particulièrement concernés, avec plus d'un Francilien sur quatre touché par des EDC en 2021, proportion qui a doublé depuis 2017. Les EDC sont plus fréquents chez les femmes, les étudiants, les personnes moins aisées, au chômage, de niveau bac ou vivant seules ;
  • Pour la première fois en 2021, la proportion d’EDC en Île-de-France est supérieure à celles des autres régions (13 %), en particulier des territoires ruraux. Elle reste comparable à celle des territoires urbains du reste de la France ;
  • La prévalence des pensées suicidaires déclarées est en hausse chez les jeunes de 18-24 ans depuis 2010 dans le reste de la France métropolitaine et ne diminue pas en Île-de-France, y atteignant 6 % des 18-24 ans en 2021 ;
  • La prévalence des tentatives de suicide déclarées ne diminue pas en Île-de-France depuis 2005, et concerne 5,7 % des 18-75 ans. Elle s’avère inférieure à celle du reste de la France (7,4 %). Chez les jeunes de 18 à 24 ans, la prévalence est la plus élevée en région et  en très forte augmentation depuis 2005; en Île-de-France cette proportion semblerait augmenter depuis  2017 ;
  • Des pensées et tentatives de suicide sont plus souvent déclarées par les personnes aux revenus les plus faibles, au chômage ou inactives ou encore celles vivant seules. La prise en charge des pensées et tentatives de suicide est encore insuffisante en Île-de-France ou en région.

Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Pathologies | Santé mentale