Suivi de l’infection à VIH/sida en Ile-de-France

Données épidémiologiques : évolution en Ile-de-France et spécificités de la région

01 novembre 2007

A l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, et comme chaque année depuis neuf ans, l'Observatoire régional de santé (ORS) d'Ile-de-France réalise un état des lieux de l'épidémie de VIH/sida dans la région. Cette année, l’ORS a choisi de présenter l’analyse détaillée des données épidémiologiques disponibles en Ile-de-France, afin de favoriser une meilleure compréhension de la dynamique épidémique dans la région, de ses spécificités par rapport au reste du territoire national et des évolutions observées au cours de ces dernières années. La confrontation des sources de données disponibles montre que l’épidémie évolue distinctement dans les différentes populations concernées. Chez les usagers de drogues utilisant la voie injectable, la politique de réduction des risques a permis de limiter les nouvelles contaminations, comme en témoigne la faible part des usagers de drogues parmi les personnes découvrant actuellement leur séropositivité ou diagnostiquées au stade sida. Chez les personnes contaminées par voie hétérosexuelle, la part importante des populations étrangères, principalement originaires d’Afrique subsaharienne, constitue une des spécificités de l’épidémie en Ile-de-France. Bien que l’incidence du VIH demeure particulièrement élevée parmi les Africains subsahariens vivant en Ile-de-France, une nette baisse du nombre de découvertes de séropositivité est enregistrée depuis 2003, constituant un signe positif, dans un contexte d’accroissement de l’utilisation des préservatifs parmi ces populations. Néanmoins, c’est parmi les personnes contaminées par voie hétérosexuelle (en particulier les hommes, qu’ils soient Français ou non) que le retard au dépistage apparaît le plus fréquent. Ce retard constitue un élément affectant fortement le pronostic vital des personnes touchées. Enfin, parmi les homo-bisexuels masculins, toutes les données convergent pour indiquer que l’épidémie reste très dynamique : le nombre de nouveaux cas de séropositivité ne diminue pas, à la différence de ce qui est observé chez les personnes contaminées par voie hétérosexuelle ou chez les usagers de drogues, près de la moitié de ces nouveaux cas concernent des contaminations récentes (datant de moins de six mois), les données déclaratives témoignent d’un accroissement des prises de risque, notamment chez les séropositifs. L’année 2006 est aussi marquée par une nouvelle hausse des diagnostics d’infections sexuellement transmissibles touchant principalement cette population (syphilis, lymphogranulomatose vénérienne rectale, etc.). Malgré les progrès thérapeutiques majeurs intervenus au cours de ces dix dernières années, les données de surveillance du VIH/sida en Ile-de-France montrent que l’épidémie reste à un niveau préoccupant dans la région. Ces données confirment aussi la nécessité d’une communication ciblée tenant compte, tant des caractéristiques des populations que de l’évolution différentielle de l’épidémie dans ces différentes populations.

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