Suivi de l'infection à VIH/sida en Ile-de-France

Les personnes atteintes : données épidémiologiques et aspects de la prévention

06 décembre 2004

L’Observatoire régional de santé d’Ile-de-France et le Centre régional d’information et de prévention du sida réalisent, comme chaque année à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, un état des lieux de l’épidémie de l’infection à VIH/sida dans la région. Pour la première année, les données épidémiologiques présentées dans ce Bulletin portent sur les informations recueillies dans le cadre du nouveau système de surveillance de l’épidémie mis en œuvre depuis 2003, avec la poursuite de la déclaration obligatoire des nouveaux cas de sida et l’instauration de la déclaration des nouveaux cas de séropositivité ainsi qu’une surveillance virologique, non obligatoire, permettant de détecter si la contamination date de plus ou de moins de 6 mois. Un premier constat est la similitude des caractéristiques des personnes nouvellement dépistées séropositives et des personnes nouvellement diagnostiquées au stade sida, avec des proportions élevées de contaminations hétérosexuelles, de personnes de nationalité étrangère et de femmes. Si l’année dernière le Bulletin était consacré aux femmes face au VIH/sida, cette année nous avons choisi de porter plus particulièrement notre attention sur les personnes touchées par le VIH/sida. Avec la diffusion des multithérapies, les cas de sida actuellement déclarés concernent principalement des personnes qui ne prennent pas de traitements, que ce soit par méconnaissance de la séropositivité ou par difficultés d’accès aux traitements. Ce constat pose avec acuité la question de l’accès au dépistage et aux soins, plus difficiles pour les personnes cumulant des situations de précarité et de vulnérabilité. Il soulève aussi la question, pour les personnes sous traitement, de leur observance, processus évolutif sur lequel jouent de multiples facteurs: effets secondaires et efficacité des traitements, relation avec le système de soins et le médecin et enfin conditions socio-économiques des personnes atteintes. Malgré les traitements retardant l’évolution de la maladie, les personnes touchées par l’infection à VIH voient leurs conditions de vie, professionnelles ou privées, altérées. Une seconde partie du Bulletin tente en particulier de cerner les altérations qui concernent la sexualité. Longtemps taboue, la sexualité des personnes atteintes est aujourd’hui au premier rang des réflexions sur la prévention: une occasion de retracer dans ces pages l’évolution de la prévention secondaire et de revenir sur quelques enjeux sociaux et philosophiques de la notion de responsabilité.

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