Suivi de l'infection à VIH-SIDA en Ile-de-France Les migrants face au VIH/sida

03 décembre 2001

Dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre le sida du 1er décembre et comme chaque année depuis trois ans, ce Bulletin de santé est consacré à la surveillance de l'infection à VIH-sida en région Ile-de-France, Les données disponibles pour mesurer l’évolution de l’infection à VIH-sida dans la région Ile-de-France montrent que, après une période de diminution du nombre de nouveaux cas de sida commencée depuis 1994 et accélérée avec l’arrivée des traitements antirétroviraux, un ralentissement très net de cette diminution, voire une quasi-stabilité du nombre de nouveaux cas de sida, est observé depuis 1999. Parallèlement, les données des déclarations obligatoires des cas de sida ainsi que celles relatives aux patients séropositifs suivis dans les services hospitaliers convergent pour montrer la poursuite des changements des caractéristiques des personnes touchées par le VIH-sida en Ile-de-France. En effet, comme cela a été souligné l'année dernière, la proportion de personnes contaminées par voie hétérosexuelle est en nette augmentation, ce qui contribue à accroître la proportion de femmes vivant avec le VIH-sida en Ile-de-France et plus généralement en France. De plus, la proportion de personnes étrangères parmi les personnes dont le diagnostic sida a été établi continue également d'augmenter sensiblement, notamment les personnes originaires de pays d’Afrique sub-saharienne. Pourtant, malgré ces données relatives aux personnes dont le diagnostic sida a été établi ainsi qu’à celles séropositives suivies dans des services hospitaliers, aucun élément direct permettant de préciser ce qui se passe actuellement, en terme de nouvelle contamination, n’est aujourd’hui disponible. En effet, la déclaration obligatoire de séropositivité n’est toujours pas en place et les seules données recueillies rendent compte, la plupart du temps, de contaminations qui ont eu lieu il y a plusieurs années. Par ailleurs, plusieurs sources directes et indirectes témoignent d’un relâchement des comportements de protection dans la population, perceptible à travers les réponses données aux enquêtes en population générale comme en milieu gay, mais aussi à travers une nette recrudescence des maladies sexuellement transmissibles, particulièrement notable en région Ile-de-France. Ces éléments pourraient évoluer à terme, si ce n’est déjà le cas, vers une reprise de l’épidémie de VIH-sida. Disposer d’un outil de surveillance épidémiologique, comme c’est le cas dans la plupart des pays d’Europe, pour suivre la dynamique actuelle de l’épidémie apparaît, dans ce contexte incertain, indispensable et maintenant urgent.

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