La santé des Franciliens

Diagnostic pour le projet régional de santé 2023-2027

28 mars 2023

A l’occasion de l’élaboration du troisième projet régional de santé 2023-2027, l’ORS réalise un diagnostic sur l’état des lieux de la santé des Franciliens. En neuf chapitres, cette publication propose un panorama complet à partir des données les plus récentes et disponibles.

La géographie territoriale et socio-démographique introduit le contexte régional. Une vue d’ensemble de la santé des Franciliens est présentée à partir des données d’espérance de vie. Mode de vie, déterminants de la santé et prévention sont ensuite abordés. Dans une approche populationnelle, la description et la mise en exergue des principaux enjeux de la santé périnatale, de la santé des enfants et des adolescents ainsi que de la santé des personnes âgées font l’objet d’éclairages spécifiques. Sont ensuite explorés les impacts sanitaires des nuisances et pollutions environnementales, des conditions de logements et de travail des Franciliens. Les principales causes de morbidité et de mortalité (pathologies, accidents, santé mentale), avec un focus spécifique sur la pandémie de Covid-19 sont détaillées. Enfin, le dernier chapitre explore l’offre et l’accessibilité aux soins.

Parmi les éléments essentiels :

  • Jusqu’en 2019, l’Île-de-France était la région française où l’on vivait le plus longtemps. L’avenir dira, après le choc violent de la pandémie de Covid 19 qui a impacté plus que dans les autres régions la mortalité, si l’espérance de vie retrouve son niveau et sa tendance d’avant crise : ce n’était pas encore le cas fin 2021. 
  • La crise de la Covid-19 a creusé les inégalités sociales et territoriales de santé qui préexistaient et qui touchaient déjà les principales causes de mortalité et de morbidité que sont l’obésité et le diabète, les maladies cardio-neurovasculaires et dans une moindre mesure les cancers.
  • Si la mortalité prématurée avant 65 ans est en moyenne la plus faible de toutes les régions métropolitaines, celle-ci présente toutefois des inégalités sociales et territoriales de santé très importantes : elle varie de -50% à +34% selon les cantons franciliens par rapport à la moyenne régionale ;
  • L’Île-de-France est particulièrement touchée par la tuberculose, les infections sexuellement transmissibles, le VIH/Sida et le saturnisme infantile. En effet, la région concentre 30 à 40% des cas de ces pathologies alors qu’elle ne représente que 18% de la population française
  • Les déterminants de santé tels que l’activité physique et la limitation de la sédentarité, la nutrition, le sommeil doivent s’améliorer. Par exemple l’activité physique est en deçà des recommandations de l’OMS et la sédentarité y est très élevée et plus qu’ailleurs. La situation francilienne montre une surcharge pondérale importante (plutôt chez les hommes) et une tendance importante à l'obésité chez les femmes ;
  • Concernant le tabac, la consommation est inférieure dans la région, la consommation d’alcool, est plutôt en baisse. L’expérimentation et les différents niveaux d’usage de cannabis sont comparables entre l’Île-de-France et le reste de la France ;
  • Coté des déterminants environnementaux, la région se caractérise par la présence d’un parc de logements dégradés, anciens, mal isolés, occupés (voire suroccupés) par des populations souvent socialement et économiquement défavorisée : c’est la région la plus touchée par les intoxications au plomb, au monoxyde de carbone et la précarité énergétique y est très prégnante. ;
  • La pollution atmosphérique contribue encore à près d’un décès sur dix en Île-de-France. Chiffre en diminution grâce aux actions d’amélioration durable de la qualité de l’air. Entre 2010 et 2019 la mortalité attribuable à l’exposition aux PM2,5 est passée de 10 350 à 6 220 décès annuels ;
  • Un cumul des expositions aux nuisances et pollutions dans certains territoires interagit avec les facteurs sociaux et renforce les inégalités socio-territoriales infrarégionales ;
  • La sante périnatale est marquée par une augmentation de l’âge des femmes au premier accouchement, de la morbidité gravidique (diabète gestationnel et hypertension) ainsi que du pourcentage de personnes couvertes par l’aide médicale d’état. Ces augmentations sont probablement pour partie responsables d’indicateurs de santé périnatale plus défavorables en Île-de-France qu’ailleurs. 
  • De plus on observe que de la mortalité infantile, plus élevée en Île-de-France qu’ailleurs présente une tendance inédite à la hausse depuis 2012 environ, particulièrement notable pour la mortalité néonatale précoce (1ère semaine de vie) ;
  • La santé des jeunes est également un sujet de préoccupation notamment sur la question de la santé mentale : déjà avant la crise sanitaire, un risque de dépression était déclaré pour un quart des Franciliens de 17 ans, chiffre en augmentation et plus élevé en Île-de-France qu’ailleurs en France métropolitaine. Mais aussi sur des usages problématiques d’alcool et de cannabis qui restent encore trop fréquents notamment chez les garçons. La question du sommeil soulève celle des habitudes inadéquates (écran, insomnies, temps de sommeil réduit) avec des troubles du sommeil beaucoup plus fréquents chez les jeunes d'Île-de-France ;
  • En raison du vieillissement général de la population, un accroissement du nombre de personnes âgées dépendantes est attendu (jusqu’à + 123 % en Seine-et-Marne en 2040 par exemple) ; il entrainera une augmentation du nombre de personnes atteintes par des maladies neuro-dégénératives (Alzheimer par exemple touchait en 2019 13 % des plus de 85 ans); des risques de chutes accrues (en 2019, les chutes représentaient 12 % des hospitalisations des plus de 80 ans en Île-de-France et jusqu’à 19,2 % en Seine-et-Marne) … autant d’éléments qui font de la santé des personnes âgées un sujet d’enjeu crucial en termes de prise en charge, de déterminants de qualité de vie visant à prévenir la dépendance particulièrement ;
  • La région présente des situations de très grande précarité qui sont en augmentation. Ces populations restent invisibles dans la statistique publique mais n’en demeurent pas moins très marquées par une forte mortalité prématurée, des pathologies chroniques aggravées, une prévalence de maladies infectieuses importante, une santé mentale fragilisée touchant les plus vulnérables (enfants, femmes et exilés).

 

Voir également

Panorama de la santé des Franciliens (page synthétique du diagnostic)

 

 

Cette étude est reliée aux catégories suivantes :
Pathologies | Santé des populations | Indicateurs Ile-de-France